Pour un entrepreneur adressant des challenges économiques, sociaux ou environnementaux, réussir est étroitement lié à sa capacité d’innovation car le business model doit être à la fois financièrement équilibré et en même temps générant un impact durable.
Contrairement à ce que nous pouvons penser, l’innovation n’est pas forcement technologique. Repenser une organisation, optimiser des processus ou améliorer significativement la relation client sont également des facettes de l’innovation. Cependant, le recours à l’innovation se heurte à une contrainte classique qui est celle du paradigme : Comment sortir de la situation actuelle avec le recours aux mêmes modèles mentaux qui ont donné lieu à cette même situation ? Autrement dit, comme les mêmes causes génèrent les mêmes conséquences, recourir aux mêmes schémas de pensée n’est pas évidement la solution idoine.
Aussi bizarre que cela puisse paraitre, l’innovation n’est pas question de moyens financiers. Les géants technologiques tels que Google et Facebook continuent d’acquérir de toutes petites start-ups car ces dernières ont le privilège d’apporter un regard différent et des approches innovantes que les armées d’ingénieurs et de MBA de ces grands groupes ne sont pas toujours capables de produire. Par ailleurs, même si les grandes entreprises arrivent à identifier des innovations, la culture dominante n’est pas systématiquement accueillante aux changements. L’exemple classique est celui de KODAK dont l’un de ses ingénieurs a développé un appareil photo numérique en 1975, le management de l’entreprise a refusé d’adopter cette innovation et est resté prisonnier du business model de la photographie avec films jusqu’à la mort de cette activité.
Que peut un entrepreneur social faire alors ? L’approche « Design thinking » permet d’adresser cette problématique, elle sera discutée dans un prochain article.
(A suivre)
A propos de l’image (le Bus baleine) : Il s’agit d’une illustration réalisée par l’artiste futuriste Français Jean-Marc Côté au début du vingtième siècle. Il a imaginé que dans l’an 2000, nous réussirons à apprivoiser les baleines au fond des océans pour nous faciliter les déplacements. Il est clair que cette idée, même s’elle est ingénieuse, repose que le même paradigme que celle «des chevaux tirant un carrosse ».