Parlons un peu de ces entrepreneurs sociaux : Qui sont-ils ? Comment travaillent-ils ? Et pourquoi avons-nous besoin d’eux ? Répondre à ces questions exige une compréhension au moins superficielle de l’esprit de ces jeunes gens et de leurs aspirations dans la vie. Lorsqu’on observe les caractéristiques communes aux entrepreneurs sociaux, on décèle une poignée des plus récurrentes et importantes :
- Ils cherchent à innover, constamment. L’entrepreneur social ne regarde pas aux problèmes sociaux à partir de l’angle classique qu’aurait une institution publique, privée ou non-gouvernementale. Il/elle tournoie le problème dans tous les sens, cherchant une approche novatrice, fraîche, qui permet de reposer la question différemment, et de pouvoir la résoudre en dehors des contraintes sectorielles classiques.
- Ils veulent changer le monde. Oui ! Ces gens-là sont passionnés, rêveurs, incroyablement créatifs, et prêtes à braver tous les défis pour mettre en œuvre leurs idées et aider le monde. Contrairement à l’entrepreneur conventionnel, leur objectif est couronné et viabilisé par l’impact social produit autour d’eux en termes de création de bien sociétal à plusieurs niveaux.
- Leurs projets sont autosuffisants (self-sustaining). Une particularité saillante de l’entreprenariat social est que le projet ne doit pas s’appuyer sur les différentes formes de philanthropie pour continuer d’exister. L’idée doit en effet être conceptuellement construite autour d’un mécanisme par lequel le projet arrive à réaliser des revenus financiers qui eux-mêmes permettent de redynamiser la machine et faire vivre l’entreprise sociale. Cette dernière est justement appelée ainsi car elle fait se joindre les deux concepts : celui d’entreprise où il s’agit d’enregistrer des revenus suite à la vente de produits ou de services ; et celui de social qui dénote un impact social et une amélioration des vies d’autrui à l’issue du projet.
- Ils rêvent grand. Ils voient grand, rêvent grand, et ont de grandes ambitions. L’entrepreneur social cherche à faire évoluer le projet et le faire adopter à de très grandes échelles (scalability). Atteindre une large étendue de diffusion signifie la production d’un impact social plus important, à l’échelle de continents, voire de la planète.
Les entrepreneurs sociaux auraient donc un peu pris le meilleur des deux mondes, celui du capitalisme avec son efficience opérationnelle du business ; et celui de la philanthropie avec sons sens fort de la responsabilité envers la planète et l’humanité.
Enfin, voici quelques exemples d’entrepreneurs sociaux qui ont répondu à des problématiques larges et complexes grâce à des innovations bouleversantes :
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Mohammad Yunus (Prix Nobel de la Paix) qui a inventé le concept de microfinance à travers son entreprise sociale Grameen Bank permettant aux plus démunis d’avoir un compte et des prêts bancaires pour conduire une activité professionnelle ;
Bill Drayton, fondateur et président de Ashoka Foundation qui vise à dénicher et soutenir les entrepreneurs sociaux à travers le monde. Bill Drayton est également président du conseil d’administration de plusieurs entreprises sociales dont Community Greens, Youth Venture…
- Blake Mycoskie, fondateur de TOMS, la marque internationalement populaire pour
sa stratégie sociale de donation d’une paire de chaussures pour chaque paire vendue. En 2016, l’entreprise avait donné plus de 60 millions de paires aux démunis dans les quatre coins du monde. L’entreprise contribue à la santé publique également à travers la distribution de lunettes de vue ou la prise en charge d’opérations chirurgicales.