Un autre rapport qui nous rappelle à quel point le changement climatique est un énorme défi pour le Maroc ainsi que les autres pays du Maghreb. Ce rapport se focalise précisément sur l’impact des changements climatiques sur les migration internes des populations.
Avant d’aborder les recommandations, le rapport énonce les observations suivantes :
** Les ressources en eau déjà rares du Maroc subissent de plus en plus la pression du changement climatique. Les sécheresses sont récurrentes et deviennent plus fréquentes et plus sévères
** Ces tendances devraient se poursuivre, le Maroc devant devenir plus chaud et plus sec à l’avenir. La température annuelle moyenne devrait augmenter de 1,5 °C à 3,5 °C d’ici le milieu du siècle et peut-être de plus de 5 °C d’ici la fin du siècle. Les taux de réchauffement devraient être plus prononcé à l’intérieur du pays.
** Les modèles montrent une baisse de la disponibilité de l’eau de l’ordre de 30 à 90 % d’ici 2050. Les baisses sont proportionnellement plus importantes dans le Sud et le Sud-Est déjà arides.
** Certains modèles montrent la disparition complète de la forêt tempérée d’ici la fin du siècle. Ces changements sont cohérents avec la migration projetée vers le nord du système climatique du désert subtropical et la migration vers le nord de la marge du Sahara.
L’impact sur les migration internes :
L’analyse de ce rapport montre que la migration climatique augmentera jusqu’en 2050 dans les trois scénarios, mais avec des différences considérables comme suit :
** Scénario de référence pessimiste : 1,9 million de migrants climatiques (avec une fourchette de 1,1 à 2,7 millions) ;
Scénario de développement plus inclusif : 1,5 million de migrants climatiques (avec une fourchette de 0,9 à 2,1 millions) ;
Scénario plus respectueux du climat : 0,5 million de migrants climatiques (avec une fourchette de 0,3 à 0,7 million).
Comment se préparer à cette crise ?
** Alors que la migration climatique devrait augmenter au cours des trois prochaines décennies, il est important pour le Maroc d’anticiper les facteurs de mobilité interconnectés et de veiller à ce que la migration puisse être une stratégie d’adaptation positive.
** Avec un tiers des Marocains encore employés dans l’agriculture, l’adaptation est cruciale compte tenu des baisses prévues de la disponibilité de l’eau et de la productivité des cultures. Des mesures devront garantir que les personnes sont capables de s’adapter sur place, avec des options de subsistance viables et diversifiées.
** Le changement climatique devrait exercer une pression supplémentaire sur les approvisionnements en eau ruraux et urbains du Maroc, avec une demande qui augmente en raison de l’expansion démographique et économique. L’amélioration du développement des ressources en eau ; gains d’efficacité, y compris dans l’irrigation ; et la gestion intégrée des ressources en eau peuvent aider à atténuer la pénurie d’eau et à accroître la résilience économique et sociale.
** Les foyers de l’influx migratoire climatique coïncident avec les grands centres urbains côtiers, notamment Agadir, Rabat et Tanger, ainsi que des villes plus petites le long de la côte orientale. Les villes côtières en expansion devront entreprendre une planification urbaine résiliente au changement climatique et inclusive qui tient compte des risques climatiques – y compris l’élévation du niveau de la mer, les ondes de tempête et les inondations – et leurs impacts sur les secteurs économiques clés et les infrastructures urbaines.
** Compte tenu de l’escalade potentielle des impacts du changement climatique au-delà de 2050, le Maroc devrait poursuivre sa transformation économique vers des voies de développement à faible émission de carbone et résilientes. Des stratégies nationales dans des secteurs clés sont en place pour aider à créer un environnement favorable aligné sur les scénarios plus inclusifs et plus respectueux du climat de ce rapport et façonner la dynamique migratoire future.
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