La gestion efficace de la transition du Maroc vers une économie verte et durable appelle à une coordination du plus haut niveau entre les différentes instances de prise de décision et de politiques publiques. Ceci est d’autant plus important en période de crise écologique où les précipitations se raréfient et la sécheresse s’intensifie. En ce mois de mars, on assiste à une augmentation atypique de la température avec une absence inquiétante de pluie. Si ce scénario continue, l’année agricole sera compromise ainsi que l’approvisionnement ininterrompu de la population en eau potable.
Pourtant, certains aspects de gestion de cette conjoncture laissent à désirer. On s’étonne à voir, par exemple, l’arrosage des espaces publiques à un moment de pic de chaleur de la journée, engendrant la perte instantanée d’un pourcentage non-négligeable de l’eau utilisée. On s’étonne, en ces circonstances critiques de pénurie d’eau à l’échelle nationale, de voir continuer les habitudes de lavage des voitures sans considération aucune pour la consommation raisonnable et responsable de l’eau.
En ces temps d’incertitudes et de déséquilibre climatique, on s’attend à voir naître et appliquer des lois et régulations qui régissent le comportement individuel et organisationnel en termes d’utilisation des ressources en eau. Au niveau de l’industrie, les niveaux de consommation relative en eau doivent être mesurés, contrôlés et sanctionnés en cas d’excès. Idem au niveau des institutions publiques. Enfin, et non des moindres, un effort particulier doit être déployé pour rééduquer le comportement individuel et sensibiliser à la responsabilité environnementale de tous.
Les nappes phréatiques ne sont pas la propriété d’une entité privée ou publique, et la capacité de payer sa facture en eau ne devrait, sous aucun prétexte, justifier une consommation démesurée, égoïstique, et irresponsable de ce bien universel.